NotreCombat Face à cet ouvrage ignoble, « il fallait opposer un geste collectif à ces mots et à la barbarie
qu’ils ont engendrée ». Jean-Marie Antenen, illustrateur et écrivain.
L’image vise ici à l’anéantissement du texte.
La collectivité d’aujourd’hui outrée, traumatisée, annihile ici ce qui a annihilé une collectivité
ancienne il y a 60 ans ; c’était hier. Notre Combat est un livre né de la volonté de « faire un
autre livre, non pas un livre contre, un livre opposé, mais un livre à la place,
à la même place, dans ce brasier même, y mettre sa main ». Thierry Illouz, Le Support Impossible,
écrivain et auteur de théâtre contemporain.

Cette page est venue de ses ténèbres me livrer un combat, et je l’ai gagné.
À l’instar de Van Gogh, dans « mon art j’y mets ma vie ».
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NotreCombat(suite) Extras Retour Le décor

Une salle de musée où le tyran qui disait aimer l’art était persuadé qu’il y avait sa place
et quelle place ici !)
Le silence règne dans cette pièce où 6 personnes sont en pleine réflexion, eux, les
« travailleurs silencieux », radicalement à l’opposé des violences physiques infligées
par celui qu’ils observent.
Le cordon de sécurité est là pour les protéger eux du tableau qu’ils regardent.

Le tableau

Hitler désincarné, personnifie le dégoût, le tout abject, dans ce qui pourrait être un tableau de
Duchamp, avec la reprise détournée de LHOOQ en LHOA. Mauvais jeu de mot pour un homme mauvais,
représenté ici dégoulinant.
Dans ce tableau, le tyran est comme en train de fondre : il s’ef-fondre, et tout ce qu’il représente part
avec lui. C’est comme s’il se désagrégeait sous la pensée, la réflexion et l’effort collectif de ces 6
personnages en face de lui.

Les personnages

Au nombre de 6, ils symbolisent les 6 branches de l’étoile de David qui elle-même symbolise le
bouclier de David ; ils font front au monstre dictateur.
Quelle ironie et quel manque de sagesse que d’avoir obligé les Juifs à se distinguer par le port de
cette étoile, présente sur les boucliers dans tous les combats remportés par les Juifs sur leurs
ennemis, symbole même de la résistance et de la victoire depuis le VIIe siècle avant l’ère chrétienne.
Au nombre de 6 d’abord, puis à celui de 7 lorsqu’ils sont rejoints par le spectateur pour faire face au
tyran, ils représentent une ménorah, en hébreux l’ancestral chandelier à 7 branches, symbole de lumière,
de foi et d’espérance. Ils s’interrogent, prennent des notes sur cette personnification de l’horreur.
Hitler qui rabaisse les intellectuels dans ce texte se voit justement anéanti par leurs plumes.

Enfin, quand il parle de l’ « homme qui sait quelque chose, qui a perçu un danger » se doit « d’entrer
publiquement en lice contre le mal », et bien c’est justement ce que nous avons fait dans Notre Combat en
retournant ses propres mots, ses propres armes contre lui et en annihilant publiquement ainsi son texte.